ARTICLE CRÉÉ EN AVRIL 2023
La genèse des réseaux professionnels
Avertissement : les informations contenues dans ce chapitre sont directement tirées de faits réels mais pourraient heurter la sensibilité de certains.
Pour ceux qui ont dirigé une entreprise avant le changement de millénaire, le réseau professionnel se résumait souvent à l’époque à des déjeuners interminables et bien arrosés. On se donnait par ailleurs rendez-vous sur un parcours de golf ou un terrain de tennis. Souvent entre hommes. Parfois, les épouses invitaient quelques connaissances professionnelles de leur mari à dîner. Le menu était savamment étudié, tout comme le plan de table. Triés sur le volet, les heureux élus ressentaient pleinement la chance qu’ils avaient. S’ensuivaient la signature de contrats autour d’un armagnac pendant que mesdames débarrassaient et faisaient la vaisselle. Autres héritages du passé, les loges des francs-maçons et les clubs, parmi lesquels le Rotary – ouvert aux femmes depuis 1987 tout de même – perdurent également.
Les Fédérations sectorielles sont aussi des acteurs historiques des réseaux professionnels, comme la Fédération Française du Bâtiment. Héritières des guildes professionnelles, elles ont pour vocations principales de défendre les intérêts de la profession et de fournir des informations, de proposer des formations et d’apporter un soutien à leurs membres : de fait, ils ont des préoccupations et des intérêts communs. Les événements qu’elles organisent ont par ailleurs l’avantage de favoriser rencontres et échanges, un atout non négligeable pour trouver les bons partenaires ou réorienter certains clients vers le bon interlocuteur.
Les nouveaux réseaux professionnels
Depuis quelques décennies, de nouveaux réseaux sont venus compléter ces figures historiques. Alors que les postes à responsabilité et l’entrepreneuriat se féminisent, de nouvelles manières de réseauter émergent. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?
Ces nouveaux réseaux sont divers et diffèrent en matière de philosophie et de raison d’être.
Certains assument une orientation résolument business, comme le BNI : ils affichent un rapport décomplexé à l’argent, chaque séance débutant par la déclamation du chiffre d’affaires apporté par chaque membre au profit des autres, qui se voit alors applaudir par ses pairs. Ces réseaux sont en effet importés du pays de l’Oncle Sam. Ils ont pour principal objectif de développer l’activité de ses membres et induisent souvent de limiter dans chaque cercle la représentation d’une profession à un seul membre afin d’éviter une concurrence directe. La priorité est donnée à l’efficacité : les réunions ont lieu à une heure très matinale et à un rythme hebdomadaire.
D’autres réseaux ont conservé le principe de convivialité des anciens modèles en organisant souvent des repas ou des apéritifs, parfois adossés à une conférence thématique qui correspond à une actualité ou à des questionnements transversaux que se posent nombre de membres : l’attractivité de la marque employeur ou encore le bon usage des réseaux sociaux dans la communication BtoB. C’est le cas de nombre d’initiatives locales conduites par des associations d’entreprises, comme le GIR Vallée de Seine dans le Mantois. Souvent créées par un petit groupe d’entreprises qui donne une couleur originelle au groupement, les associations qui perdurent réorientent ensuite leur raison d’être et leurs propositions en fonction de l’évolution de la cartographie locale des entreprises.
Plus récemment, les espaces de coworking sont devenus des catalyseurs du réseautage quotidien, offrant aux entrepreneurs et entreprises un lieu de travail ouvert sur l’écosystème local. Les opportunités d’affaires s’y multiplient, ancrées sur des moments d’échanges informels et fortuits propices à tisser des liens de confiance. La plupart de ces espaces amplifient ces interactions en organisant une foultitude d’événements qui vont du speed business meeting aux soirées pitch, en passant par des ateliers de partage de compétences.
D’autres réseaux enfin se spécialisent pour créer un sentiment d’appartenance entre ses membres : par exemple, le CJD a choisi de rassembler les jeunes dirigeants, qui trouvent au sein de ce réseau la résonance de leur propre expérience auprès de leurs pairs. Des dirigeants plus expérimentés font par ailleurs office de mentors et ils bénéficient de formations destinées à les faire grandir dans leurs expertises.
Grâce à cette diversité de réseaux, chacun trouve désormais chaussure à son pied.
Bouge ta Boîte fait partie de ces réseaux spécialisés : porté par la conviction que la sororité est un moteur puissant, ce réseau professionnel 100% féminin permet aux femmes dirigeantes ou entrepreneures de lever leurs freins et de développer leur potentiel sans complexes, au sein d’une communauté bienveillante et stimulante. What else ?