Les commerces de centre-ville : y a-t-il encore quelque chose à sauver ?

ARTICLE CRÉÉ EN OCTOBRE 2022

Dans un de mes récents posts, je m’étonnais qu’un journaliste ose le raccourci suivant : si les petits #commerces ferment, c’est parce qu’ils n’ont pas assez de clients… 

Mais où sont donc passés ces clients ??

Nous le savons désormais, il existe un lien direct et massif entre l’ouverture des zones d’activités périphériques créées depuis les années 70 et la baisse de fréquentation des commerces de #centreville. Récemment, la multiplication des sites de e-commerce et donc des achats en ligne est venue renforcer ce phénomène, encore accéléré par les fermetures de magasins lors des confinements. Enfin, nombre de salariés qui travaillent loin de chez eux font leurs courses à proximité de leur lieu de travail, dans les grandes villes ou dans les zones d’activités périphériques, et non plus dans les petites ou moyennes communes dans lesquelles ils habitent ; les commerces sont de toute façon fermés lorsqu’ils reviennent le soir à leur domicile.

Ainsi, les clients n’ont pas disparu, ils ne se sont pas évaporés, ils ne sont pas morts, ils ont juste changé de crèmerie pour des raisons souvent pratiques : stationnement gratuit et illimité, allées couvertes en cas de pluie, horaires d’ouverture, regroupement des enseignes en un seul lieu, chariot pour déplacer ses courses, standardisation rassurante des produits, sensation (illusion ?) de payer moins cher, ou encore livraison à domicile en un temps record…

Faire machine arrière aujourd’hui est un véritable défi que certaines communes relèvent pourtant, conscientes que perdre leurs commerces de centre-ville reviendrait probablement à perdre leur âme… ou a minima leur #attractivité. Parmi les dispositifs existants, citons les programmes Action Cœur de Ville et Opération de Revitalisation du Territoire, tous deux lancés en 2018. Quels sont les leviers utilisés ? Des actions variées ont été entreprises, mais je vais me focaliser ici sur la lutte contre la #vacance commerciale. Ce vaste chantier revêt différents visages :

> Facilitation de l’ouverture/pérennisation de commerces : rachat et réhabilitation du foncier par la commune, mise en place de loyers attractifs et progressifs, création de boutiques éphémères, programmes de pépinière/incubation, accompagnement à la transmission, charte des enseignes, façades et terrasses

> Actions de communication et d’attractivité territoriale : création/mise en valeur de lieux emblématiques, théâtralisation commerciale, événements coordonnés entre acteurs institutionnels et commerces de centre-ville, commerces connectés

> Approche globale du schéma urbanistique : stationnement, mobilités douces, transports en commun, piétonisation, parcours client, aménités publiques et privées, cohérence de l’offre et de la demande, équilibre entre commerces indépendants et franchises, liens/circulations entre quartiers, refus de création/expansion de zones commerciales excentrées…

> Création d’un poste pérenne d’animateur/manager de centre-ville : état des lieux, mise en relation, orientation stratégique, actions opérationnelles, coordination, veille

> Utilisation d’outils de diagnostic, de fidélisation et de décision : comptage automatique des piétons, analyse de fréquentation des sites web et apps des commerces, monnaie locale, étude d’impact des actions entreprises

En mettant en œuvre une partie de ces mesures, la Ville de Laon (dans la Région Hauts-de-France), a par exemple vu sa vacance commerciale passer de 25% à 15% entre 2016 et 2020. La ville de 24.000 habitants compte aujourd’hui plus de 400 commerces. Parmi les mesures phares mises en œuvre, la création d’une halle de marché couverte, des aides à la #modernisation des #locaux commerciaux, la création d’une #pépinière dédiée aux artisans d’art, la gratuité du stationnement, ou encore la création d’un périmètre de sauvegarde pour densifier le parcours client. Cette réussite est également imputable à la prise en compte des spécificités de la ville dans les actions retenues : en tant que ville d’art et d’histoire, il fallait que les actions portées servent ce facteur de #différenciation. Le sur-mesure, la concertation et les idées novatrices (mais aussi les bonnes vieilles recettes de grands-mères) sont donc primordiaux pour que les actions soient efficaces.

Dans ma région d’adoption (le DEPARTEMENT DU FINISTERE), 3 villes (très) proches sont concernées par l’un de ces dispositifs : CA QUIMPERLE COMMUNAUTELorient Agglomération et Quimper Bretagne Occidentale / Ville de Quimper ; 13 communes en tout dans la Région Bretagne (petit coucou aux copains de Tréguier et de Saint-Malo). Je suis leurs avancées avec le plus grand intérêt.

Tiens, je ne vous ai même pas parlé de l’impact que le #télétravail pourrait avoir sur les dynamiques du centre-ville d’une cité dortoir. Je n’évoquerai pas non plus les tiers-lieux, espaces de #coworking ou autres lieux hybrides, en tant qu’outils de #revitalisation économique et social.

>>> Vous désirez être accompagnés dans le lancement, l’évaluation ou la réorientation de votre stratégie de #redynamisation de centre-ville ou de centre-bourg ? Contactez-moi.