ARTICLE CRÉÉ EN AVRIL 2023
Dans un monde idéal, la place occupée par un collaborateur au sein de son entreprise serait uniquement liée à ses compétences, à son savoir-faire et à son savoir-être, sans que son genre, son origine ou son âge ne viennent interférer. C’est ce que prône le principe d’égalité professionnelle.
La réalité est légèrement différente… Focalisons-nous ici sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes et commençons par une bonne nouvelle : les écarts de rémunération se réduisent. Selon l’INSEE, ils étaient de 28% en 2000 et sont passés moins de 20 ans plus tard (en 2019) à « seulement » 22%. Devinez en faveur de qui penche la balance ? Si vous avez mis moins d’une seconde à trouver la réponse ou si vous avez levé les yeux au ciel, cela vous donne une idée du travail qu’il reste à accomplir : nous avons intériorisé le fait qu’une femme gagne moins qu’un homme ; c’est normal. Un tel différentiel pose pourtant question, d’autant que les femmes sont plus diplômées que les hommes.
Pourquoi de tels écarts ?
L’INSEE relève que dans 1/3 des cas, le temps de travail des femmes est moindre : elles assument des responsabilités d’ordre familial plus souvent que les hommes et ont donc moins de temps à consacrer à leur activité professionnelle. Difficile de se contenter de cette explication : les femmes n’ont pas toutes des enfants, encore moins en bas âge ; par ailleurs, les hommes sont de plus en plus nombreux à assumer une part significative des tâches familiales et domestiques. L’Observatoire des Inégalités vient le confirmer : 73% des personnes employées à temps partiel sont des femmes et parmi elles, 26% souhaiteraient travailler plus. On parle ainsi de temps partiel subi par plus d’un million de femmes en France (soit 2,5 fois plus que d’hommes).
Reste ensuite à savoir quelle réalité cachent les 2/3 restants. Rappelons que notre monde du travail est issu de plusieurs siècles au fil desquels le travail rémunéré était l’apanage du chef de famille, tandis que son épouse avait pour rôle la tenue du foyer et l’éducation des enfants – et parfois un travail de soutien non rémunéré. Si les femmes ont massivement investi le marché du travail durant les grandes guerres du XXème siècle, la première loi qui a officialisé le principe d’égalité de rémunération entre les sexes ne remonte qu’à 1972. Et malgré les nombreuses lois promulguées par la suite, l’imaginaire collectif a maintenu un état de fait dans lequel le plafond de verre et le syndrome de l’imposteur restent de mise : les femmes ne représentent encore aujourd’hui que 20% des comités exécutifs selon l’Observatoire Skema.
Comment accélérer une plus grande égalité professionnelle entre hommes et femmes ?
Les écarts de rémunération restent la partie émergée de l’iceberg. Résoudre cette problématique implique de traiter les croyances et les habitudes ancrées dans nos sociétés : doit-on forcément enfiler le costume d’un homme pour endosser des responsabilités ou peut-on assumer sa féminité ? Peut-on être considérée comme une bonne mère si on s’investit dans sa carrière ? Une manager est-elle aussi légitime pour son équipe qu’un homologue masculin ? Est-on crédible en tant que femme lorsqu’on s’engage dans une levée de fonds ?
Les leviers pour faire évoluer ces représentations sont nombreux. D’abord, une prise de conscience du potentiel qui s’offre à nous pourrait constituer un véritable électrochoc : le World Economic Forum de 2021 évalue qu’une égalité des genres dans l’accès aux postes à responsabilité et à l’entrepreneuriat génèrerait une croissance supplémentaire de 9,4% ; un chiffre qui laisse rêveur dans le contexte économique actuel.
Une fois convaincues du bien-fondé d’une plus grande égalité, les entreprises, les collectivités et les organisations disposent d’une vaste palette d’actions pour en faire une réalité : parmi elles, des parcours de formation, un meilleur accompagnement des carrières, la mise en place d’indicateurs de suivi, ou encore la construction de réseaux professionnels propices à inspirer et à partager de nouveaux récits et témoignages… Vous l’aurez compris : en plus des lois indispensables pour engager certains changements, nous avons besoin de changer le paramétrage de notre logiciel de pensées.
Bouge ton Groupe est là pour participer à cette aventure ambitieuse, pour permettre aux femmes d’occuper la place qu’elles méritent aux côtés des hommes et pour qu’elles apportent un regard neuf, propice à innover et à construire un futur plus juste et, pourquoi pas, plus poétique.