Le coworking pour les nuls

ARTICLE CREE EN FEVRIER 2016
AVANT DE RENTRER DANS LE VIF DU SUJET, PETIT RAPPEL SUR CE QU’EST LE COWORKING : IL S’AGIT DE PARTAGER UN ESPACE PHYSIQUE DE TRAVAIL À PLUSIEURS (INDÉPENDANTS, TPE, SALARIÉS NOMADES), AFIN DE MUTUALISER UN LIEU ET DES OUTILS, DE GAGNER EN SOUPLESSE, ET SURTOUT DE SE CRÉER ET D’ENTRETENIR UN RÉSEAU PROFESSIONNEL RICHE, GRÂCE À UNE ANIMATION QUOTIDIENNE DU LIEU.

Voir la définition du coworking sur Wikipedia

La genèse du coworking

Né en 2005 aux Etats-Unis, le coworking a rapidement débarqué en France (dès 2008), pour connaître ensuite une croissance fulgurante : aujourd’hui, il existe plus de 250 espaces de travail collaboratifs en France. D’après le magazine digital dédié au coworking, ces espaces seront plus de 10.000 d’ici la fin de l’année 2016 dans le monde.

Voir la dernière enquête de Deskmag : 2016 Coworking Forecast

Pour une fois, la France a réussi à se maintenir sur la troisième marche du podium en terme de nombre d’espaces, d’après une récente étude : cocorico !

Voir l’étude complète de La Fonderie

Les modèles et les acteurs de ce marché

D’abord largement indépendants, les premiers espaces ont rapidement été concurrencés par de nouveaux entrants issus du secteur de l’immobilier d’entreprise et par de très grandes entreprises, qui ont flairé les perspectives de ce nouveau marché, d’autant que leurs créneaux traditionnels sont en mauvaise posture. Parmi eux, Bouygues Immobilier, Nexity, La Poste, la SNCF…

On a vu également le coworking se structurer, avec des acteurs natifs de ce marché qui ont changé d’échelle : WeWork, leader américain sur ce marché, a levé des fonds à hauteur de 355 millions de dollars pour s’attaquer au marché européen, tout comme certains acteurs français cherchent à atteindre une taille critique. Certains autres ont modifié leur stratégie pour pivoter vers d’autres marchés, comme Numa qui se concentre sur l’accompagnement de start-ups, ou comme Mutinerie, qui après avoir fait ses preuves dans un modèle 100% parisien, s’est lancé dans le coworking rural avec Mutinerie Village. Enfin, des déclinaisons du modèle initial voient le jour, avec le coworking à domicile, en vacances, en van, sur un voilier… Un peu comme la série de livres pour enfants « Martine » !

En parallèle de ces grandes manœuvres, notre service public tente de s’approprier les codes de ce nouveau marché et d’accompagner les projets : plusieurs régions, et notamment l’Ile de France, organisent des appels à projets destinés à soutenir ces initiatives ; de nombreuses municipalités et communautés de communes envisagent également de porter directement de nouveaux projets d’espaces.

En effet, le marché, malgré sa spectaculaire progression, reste naissant et ne couvre encore que de façon très parcellaire le territoire national : si Paris est maintenant bien pourvu, c’est loin d’être le cas des zones péri-urbaines et rurales. Pourtant, il semble évident que ces zones encore inexplorées sont un creuset particulièrement prometteur : entre les problématiques de transports pendulaires et de connectivité entre bassins de vie et d’emploi, l’isolement des travailleurs à domicile et les limitations techniques notamment de débit internet, les raisons d’opter pour un espace de coworking rural comme lieu de travail sont nombreuses. 

Les perspectives

Mais le coworking est-il une mode ou une vraie tendance de fond ? En prenant un peu de recul sur les évolutions de notre société et du monde du travail, on peut clairement opter pour la seconde hypothèse.

3 facteurs sous-tendent le développement des espaces de travail partagés :

Une augmentation constante et significative du nombre d’indépendants

D’après une étude HopWork et Manifesto EFIP, le nombre d’indépendants a connu une croissance incroyable de 85% en 10 ans en France, atteignant 700.000 personnes en 2013 ; la France est particulièrement active sur le sujet, mais la tendance est néanmoins partagée partout en Europe, puisque le nombre d’indépendants a globalement augmenté de 45% sur la même période.

Une préoccupation nouvelle pour l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle

Le sujet de la qualité de vie est maintenant un axe de communication de beaucoup d’entreprises pour convaincre leurs nouvelles recrues et fidéliser leurs salariés. Pour ce faire, plusieurs leviers sont utilisés, notamment celui de la souplesse du travail : télétravail, travail nomade, horaires décalés, management par les objectifs plutôt qu’un management présentiel et très hiérarchisé… Pour les entreprises les plus frileuses à l’idée du télétravail, les espaces de coworking peuvent constituer une véritable alternative, puisqu’ils proposent un espace de travail réellement professionnel, parfois labellisé (voir le label c3) et structurant pour le salarié (pas de tentation TV, lave-linge…).

Une sensibilité accrue pour 2 philosophies : le collaboratif et le développement durable

Est-ce un effet de l’entrée dans le monde du travail de la génération Y ? En tout état de cause, on ne travaille plus en 2016 comme il y a 20 ans : la logique de hiérarchie pyramidale est en train de laisser la place à une gestion en mode projet, dans laquelle chaque acteur se voit responsabilisé. Un modèle qui a lui aussi ses travers, puisqu’il conduit à une externalisation de certaines ressources pour n’y faire appel qu’à la demande, ce qui induit une précarisation d’une partie des travailleurs. Pour autant, vivent-ils moins bien ? Ils ont souvent un pouvoir d’achat à la baisse, mais compensent par une plus grande liberté, des choix plus personnels, des projets plus variés…

Souvent, cette sortie du classique salariat s’accompagne d’une prise de recul sur d’autres sujets, notamment le rapport à la nature et à l’environnement : la sensibilité au développement durable est en effet plus grande chez les personnes qui ont pris leur vie en main et voient donc l’étendue des possibles qui s’offrent à eux dans bien des domaines : éducation, consommation, alimentation, transports… Le succès du film Demain le prouve : les français sont en pleine prise de conscience et veulent faire changer les choses ! Quoi, vous ne l’avez pas encore vu ??

Ces choix conduisent invariablement à la même conclusion : l’union fait la force. D’où une appétence supérieure pour le collaboratif, qui aide à fédérer et à organiser de nouveaux modes de vie.

Quelques exemples de l’économie collaborative, moins connus que BlaBlaCar ou Uber :

La Ruche Qui Dit Oui

Mouvement Colibris

Le concept du coworking est donc probablement parti pour durer, c’est le sens de l’histoire. Encore que… son avenir va dépendre de ce qu’en font les acteurs de ce marché.

Quel modèle choisir : mini ou maxi ?

Aujourd’hui, les nouveaux entrants « big size » font-ils vraiment du coworking ? Si l’on repart de la définition donnée en introduction, on peut se poser la question :

La mutualisation de moyens ?

Certes, ces espaces de coworking de la seconde vague ont revu à la baisse leur grille tarifaire, mais ils intègrent l’espace de « coworking » à un ensemble immobilier souvent beaucoup plus vaste, et en font un produit d’appel parfois assez marginal : prenons l’exemple de NextDoor, espace ouvert en 2015 à Issy les Moulineaux. Installé dans un immeuble de 6 étages qui compte 2600m2, seule une partie du rez-de-chaussée est dédiée au coworking, quand les autres étages sont privatisés, comme dans n’importe quel autre immeuble de bureau.

La souplesse ?

Un véritable effort a été fait pour s’adapter aux évolutions du marché, mais souvent, l’engagement est tout de même de 12 mois. Si on sort du classique bail 3/6/9, on est encore loin d’une flexibilité totale. En termes d’horaires, les grands entrants restent fidèles à leurs habitudes avec des horaires de bureau classiques, alors que pendant ce temps, certains espaces installés Outre-Atlantique ont depuis longtemps rebattu les cartes, avec des espaces utilisés en 3×8 : on peut venir travailler la nuit et dans ce cas, payer moins cher que les travailleurs diurnes !

Le réseau, la convivialité ?

Tous les espaces (ou presque), quelle que soit leur taille, organisent des événements destinés à créer du lien entre les coworkers. De ce point de vue, les plus gros acteurs ont souvent l’avantage de disposer d’une équipe étoffée, qui peut donc proposer plus d’animations, mais le pendant est que la relation est moins personnalisée et l’équipe est parfois moins motivée (salariés et non créateurs…), avec un turn-over plus important. Ensuite, comment créer les mêmes liens entre 200 personnes, lorsque l’espace s’étend sur plus de 2000 m2, qu’au sein d’un groupe d’une quarantaine de coworkers, qui partagent un espace d’une taille plus réduite ? Enfin, il est nécessairement plus compliqué de construire un véritable écosystème lorsqu’on s’adresse avant tout à une population totalement nomade, pour quelques heures et de manière très ponctuelle, comme c’est le cas pour les hubs imaginés par la Poste ou la SNCF.

Selon vos besoins, vous aurez par conséquent le choix parmi une large palette d’offres assez différentes. Au-delà des critères objectifs, n’oubliez pas de prendre en compte l’ambiance : c’est un facteur déterminant mais très personnel, qui conditionnera évidemment votre choix. Pour certains, le fait de retrouver une prestation normée et sans surprise dans plusieurs espaces de la même marque constituera un véritable confort. Pour d’autres, au contraire, l’idée d’appartenir à un lieu unique en son genre résonnera positivement. Le feeling avec le ou les animateurs du lieu et avec les coworkers déjà présents sera donc lui aussi décisif.

Comment trouver un espace de coworking ?

Vous souhaitez tenter l’expérience ? La cartographie la plus complète à l’heure actuelle est celle de www.copass.org, qui recense une très grande majorité des espaces de coworking dans le monde entier. Et dès que vous êtes devenu coworker, elle vous donne accès à des journées gratuites dans la plupart des autres espaces, un vrai plus pour pouvoir accéder à des espaces indépendants tout en conservant une vraie mobilité.

Sachez que certaines plateformes de référencement ont également été créées, mais fonctionnent selon le même modèle économique que Booking.com par exemple : ces sites prennent une commission sur les ventes réalisées. Si vous avez repéré par vos propres moyens un espace de coworking, pensez donc à réserver directement via son site Internet, sans utiliser ces plateformes qui dégradent leur marge. Si vous ne trouvez pas ce que vous cherchez, dans ce cas ces plateformes ont toute leur utilité !

Principaux sites de référencement :

BAP

Neo-nomade

Bird Office

Découvrez Le 50 Coworking à Méré

Vous habitez dans le sud-Yvelines et cherchez un espace de coworking performant et convivial ? Le 50 Coworking s’est installé à Méré depuis octobre 2015 et vous propose un espace de travail tout neuf, design, ergonomique, agréable à vivre…

Déjà 22 coworkers se sont laissés séduire par cet espace de 230 m2, au milieu des champs, mais très facilement accessible en voiture, en train ou en bus. A peine 4 mois après son ouverture, un véritable écosystème s’est mis en place, et les coworkers ont trouvé de nombreuses synergies entre leurs métiers (graphisme, communication digitale, conseil en relations clients, efficacité énergétique, assistance administrative, édition de logiciels…) : autant d’opportunités professionnelles qui les aident à grandir. Surtout, une ambiance chaleureuse donne à tous l’envie de venir travailler le matin, dans un climat de saine émulation. Chaque semaine, au moins un événement est proposé et une animatrice est présente au quotidien pour faciliter la vie de chacun. Des services et prestations très utiles sont également disponibles, comme la domiciliation, la location de salles de réunion, ou encore des plateaux repas.

Il ne reste que quelques places : visitez le site www.le-50.fr ou passez découvrir l’espace lors de l’une des Journées Portes Ouvertes, chaque dernier lundi du mois (de 8h45 à 18h). Pour suivre toute l’actualité, inscrivez-vous à notre groupe Facebook : Voisins de bureau.

A bientôt au 50 ou ailleurs,

Blandine CAIN

Fondatrice et animatrice du 50 Coworking